2 000 patrons en colère à Toulouse

A l’appel de la CGPME, des milliers de chefs d’entreprise ont défilé dans rues à Toulouse pour dénoncer la politique fiscale menée depuis 30 ans par les gouvernements successifs.

La dernière fois que la CGPME avait battu le pavé, c’était pour protester contre la loi sur les 35 heures, il y a de ça presque quinze ans, autant dire une éternité. Les défilés urbains font rarement partie de la panoplie revendicative du patronat, plus prompt à diffuser ses préoccupations selon un circuit pyramidal, depuis la base jusqu’à ses représentants nationaux en contact permanent avec Matignon et la présidence de la république. D’ailleurs, si l’UPA, la CGPME et le Medef se sont mis d’accord sur une semaine de mobilisation commune (jusqu’au 8 décembre), l’organisation de Pierre Gattaz a refusé de déroger à sa philosophie en s’abaissant à manifester comme ses pires ennemis cégétistes.

Artisans sacrifiés

Pour la CGPME, il s’agissait de marquer le coup. Pourquoi ? Les petites entreprises, qui sont les principales pourvoyeuses d’emplois en France, vivent dans la crise depuis six ans. Durant cette période, les doléances patronales ressassées à l’envi depuis des décennies ont pris une nouvelle force, présentées comme la seule porte de secours apte à débloquer le marché du travail (+1,4 million de chômeurs depuis 2008) : baisse du coût du travail, assouplissement des 35 heures, simplification des code du travail, allégements des charges…

Symboliquement, les 2 ou 3 000 « petits » patrons mobilisés à Toulouse étaient munis de cadenas pour simuler leur impuissance face aux impôts et taxes qui les « écrasent », allant jusqu’à s’enchaîner devant les grilles de la Préfecture de Haute-Garonne sous ce slogan « Artisans sacrifiés mais pas résignés ».

Dans son ensemble, le patronat juge insuffisant le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi) incapable d’absorber les « 30 milliards d’euros de charges supplémentaires » assénées depuis 2010 sur la tête des entreprises. Il juge aussi inapplicable le compte-temps pénibilité instauré par la dernière réforme des retraites, et par trop contraignante et improductive la nouvelle obligation d’information en cas de cession d’entreprise.

Dabs une déclaration commune, UPA, Medef et CGPME mettait en cause les erreurs commise depuis 30 ans par les différents gouvernements « qui ont progressivement étouffé les entreprises de toutes tailles par une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions ».

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