AZF : c’est reparti pour quatre mois de procès

Le procès en appel pour retenter de trouver les causes de l’explosion de l’usine, qui avait fait 31 morts et 20 000 blessés, débute aujourd’hui. Un procès d’une gigantesque ampleur.

« Un accident chimique inexpliqué ». Voilà la thèse retenue par la justice, en première instance, pour « expliquer » l’explosion de l’usine toulousaine AZF, le 21 septembre 2001, ayant entraîné la mort de 31 personnes et des blessures pour 20 000 autres. Une thèse difficilement acceptable par les familles de ces 31 morts, par ces 20 000 blessés, par les 85 000 sinistrés. Et on les comprend…

Alors, deux ans après le premier procès, place au procès en appel. Un procès énorme de par ses dimensions, de par les chiffres qui l’entourent. On a donné les plus importants, mais AZF ce sont aussi 7 millions d’euros de dégâts matériels, et ce procès en appel, ce sont quatre mois de débats, 2 700 parties civiles… En première instance, l’ex-directeur Serge Biechelin et la société Grande Paroisse, filiale de Total rappelons-le, avaient donc été relaxés au bénéfice du doute.

 

2. Un mélange malencontreux ?

Pas d’explication, pas de cause. Donc, pas de deuil. Les parties civiles accusent toute cette brochette de dirigeants d’homicide involontaire. Via un mélange malencontreux, une demi-heure avant le boum, de DCCNA (un composé chloré) et de nitrate d’ammonium (un engrais ou un explosif minnier). La défense de Total, et les anciens salariés de l’usine, considèrent que la thèse terroriste a été trop vite écartée.

Sinon leur conviction profonde, c’est tout du moins leur stratégie. Une défense qui compte justement faire venir à la barre l’ancien juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, évoquant sur les « lacunes de l’enquête ». Elle compte faire également comparaître une cinquantaine de témoins-experts, opposés aux experts judiciaires.

 

3. Où est passée la benne ?

On en est là, en gros : une défense qui parle vaguement d’attentat ou invoque l’inexplicable ; et des parties civiles qui parlent d’homicide involontaire dû à un mauvais mélange.

Et qui ajoutent que si inexplicable il y a, alors ignorance il y a du côté usine, et donc qu’incompétence il y a, et mise en danger d’autrui il y a. Mais il manque la (les) preuve(s). La benne dans laquelle le mélange aurait été fait n’a jamais été retrouvée, les parties civiles accusant Grande Paroisse d’avoir fait le ménage illico presto.

C’est aussi ça ce procès, un procès deux ans après le premier, mais a priori sans élément nouveau. A moins que… A suivre.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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