Client aveugle : les ex-gérants du Petit Casino nient

Les anciens gérants toulousains d’un Petit Casino de Biarritz, licenciés pour avoir supposément escroqué un client non-voyant, nient les faits qui leur sont reprochés.

On pensait l’affaire pliée, ou presque. N’ayant pas réagi depuis un mois, depuis leur licenciement, on pensait – naïvement ? – que les anciens gérants du Petit Casino Saint-Martin de Biarritz, Toulousains d’origine, avaient bel et bien escroqué Georges, un client non-voyant. Ça nous apprendra à ne pas utiliser le conditionnel.

Car la présomption d’innocence, cela existe, et en l’occurrence les anciens gérants en question nient en bloc les faits qui leur sont reprochés, contestant le fond comme la forme. Ils ont du coup contacté Sud Ouest, qui avait révélé l’affaire hier : « On n’a jamais volé nos clients. Ces accusations sont totalement fausses. » Viré par le groupe Casino le 21 juillet, le tandem assure qu’à l’occasion de leur entretien préalable au licenciement, le 1er août à Toulouse, aucune preuve ne lui a été avancée.

 

2. Pas de tickets de caisse

Et qu’au cours de ces dix jours, il n’a pas été informé du motif de leur renvoi. Une pratique illégale. « On n’a jamais vu le constat d’huissier sur lequel le groupe se base, ajoute le commerçant de 36 ans. Et on nous a parlé d’un ou de plusieurs clients escroqués, mais pas d’un non-voyant. »

Autre problème de taille, cette fois aux dires d’Antoine Ferreira, responsable juridique CGT : « Je voudrais qu’on m’explique comment on fait pour établir un constat d’huissier sans les tickets de caisse pour vérifier les prix. » Car de tickets de caisse, il n’y eut point. Pour le premier constat, celui du 17 juin, une grille tarifaire du magasin aurait été remise à l’huissier, pour un décalage de monnaie rendue de 14 euros.

 

3. Les Prud’hommes bientôt saisis

Pour les constats du 23 juin et du 7 juillet, le responsable du groupe aurait pesé les fruits et légumes achetés par Georges dans un autre Petit Casino de Biarritz, pour des décalages respectifs de 14 et 19 euros. Soit 47 euros supposément volés sur ces trois courses. Alors qu’aucune plainte n’a jusqu’ici été déposée, le couple d’anciens gérants, treize ans d’ancienneté au sein du groupe Casino, compte aller devant le conseil des Prud’hommes.

Selon M. Ferreira, qui va s’y rendre muni d’attestations « signées par des personnes encore plus âgées que Monsieur Georges », Casino chercherait simplement, via cette histoire, à redorer son image en profitant bassement d’un « homme aveugle et pauvre ». Une histoire à suivre, donc. Mais une sale histoire, c’est une certitude. La seule certitude.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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